Même si cette nouvelle date de quelques semaines, je me sens contraint d’exprimer mon désarroi le plus total devant une situation qui me semble royalement dégénérer. Le 2 septembre dernier, à l’émission de Christiane Charette (qui peut être écoutée au http://medias-balado.radio-canada.ca/diffusion/2009/balado/src/CBF/charette-20090902-1216.mp3), il était question de la réforme du système de santé américain que tente de mener le président Obama. On peut d’ailleurs mentionner ici qu’il a fait campagne sur l’idée de cette réforme, entre autres; les citoyens américains n’ont donc aucune raison d’être surpris par les démarches actuelles de leur président sur cette réforme. Bien entendu, il n’y a absolument rien d’étonnant non plus dans le fait que le président fait face à une résistance plutôt bien organisée, menée de front par le parti républicain et des acteurs importants de la droite américaine, dont des figures publiques et médiatiques imposantes comme Rush Limbaugh.
En effet, jusqu’à présent, il n’y a rien de particulièrement sensationnel dans tout ça.
Mais ça commence à sérieusement déraper lorsque le président Obama se fait taxer de communiste et de socialiste. Il y a environ 50 millions d’américains qui ne sont couverts par aucune assurance médicale; les américains assurés, eux, peuvent voir leur couverture annulée s’ils effectuent trop de réclamations. Personnellement, pour un pays qui tente d’exporter son rêve utopique de par le monde, je trouve que ce monde n’a rien à envier à la situation sociale américaine. Et voilà que le débat sur la réforme du système de santé sombre dans une névrose collective anti-communiste digne des années 1950 et du maccarthisme. Et Sarah Palin, qui surprend toujours par son incroyable capacité de discernement, rajoute de l’huile sur le feu avec ses déclarations tout à fait édifiantes, traitant l’équipe de Obama de ‘death panel’ et de ‘orwellienne’. Je suis tout simplement sidéré par ces déclarations et ces inepties, qui n’ont d’autre but que d’apeurer la masse afin de maintenir une idéologie radicalement néolibérale chez nos voisins du sud. Et, bien entendu, cette tactique de la droite marche: les américains, qui étaient majoritairement favorables à la réforme durant la campagne présidentielle, sont maintenant beaucoup plus frileux devant ce changement…
Ce qui est fascinant, ici, c’est de voir comment l’opinion de la masse est manipulée par des déclarations qui n’ont rien à voir avec le fond du problème, à savoir la situation sociale en lien avec l’assurance médicale. La droite pervertit le débat en revenant sur une hantise de longue date: le communisme et la mise en péril du rêve américain. Comme Gérald Fillion le dit si bien dans son carnet en ligne (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2009/08/14/124096.shtml?auteur=2062), « Peut-on revenir à la base du problème? »
Je dirais que les compagnies pharmaceutiques, les compagnies d’assurances et les hôpitaux privés ont tout intérêt à ce que n’arrive pas, et ils doivent mettre de la pression et des dollars sur les membres du congrès qui les soutiennent pour faire passer leur message; pour eux c’est une question d’argent; peu importe si ça serait bon pour le peuple.
Et puis de toute façon, selon wikipedia (http://en.wikipedia.org/wiki/Universal_health_care), tout les pays industrialisés ont des soins de santé universels sous une forme ou une autre.. sauf les États-Unis.
Et je crois qu’il n’y a qu’un petite partie de ces pays qui sont communiste.. comme Cuba.
Leurs arguments sont basés sur la peur et la désinformation.