On a déjà dit bien des choses sur la vidéo réalisée par des finissants en communications à l’UQAM, qui présente un ‘lip dub’ d’une chanson des Black Eyed Peas. En plus du fait que 120 des 172 figurants sont des étudiants de première année qui en étaient à leur première semaine à l’UQAM, et en plus du fait que ce tournage fait changement des initiations universitaires plus typiques du genre ‘on-t’oblige-à-t’habiller-en-travesti-et-à-faire-le-con-en-buvant-tout-plein’, ce qui me fascine de cette vidéo reste sa démonstration de la capacité démocratisante incroyable du Web.

Dans un billet datant d’il y a quelques semaines déjà, KC explorait les côtés plus sombres de la démocratisation du Web en faisant état de son incompréhension face à l’existence de sites orduriers présentant des vidéos violentes et dégradantes. Alors que je suis tout à fait en accord avec l’aspect problématique de ce genre de site, et l’aspect encore plus problématique lié au fait qu’il se trouve des gens pour les visiter, je trouve tout à fait fascinant de voir comment une vidéo comme celle ci-bas puisse faire le tour du monde en moins d’un mois et se retrouver aux bulletins télévisés de CNN. Si Walter Benjamin croyait en la possibilité des médias à faire apparaître les masses, il aura fallu attendre l’avènement de l’Internet pour que cette prophétie se concrétise; ces 172 étudiants sont l’exemple parfait de ce droit de la masse d’apparaître par le biais des médias.

Une vidéo fascinante, donc; pas seulement parce qu’il s’agit d’un plan séquence de plus de quatre minutes réussi en deux prises avec 172 figurants se promenant un peu partout dans le pavillon Judith-Jasmin, mais parce qu’elle concrétise ce nouveau genre de médias de masse que permet le Web. Avec des sites du genre youtube et ses avatars, les masses ne sont plus que les consommateurs des médias…

J’attends vos commentaires. Aussi, vous pouvez en apprendre plus sur la vidéo en consultant le site de l’UQAM.